Pétrolia affirme pour la première fois son intention de fracturer à Bourque

Gaspé, mardi le 27 juin 2017 – Pétrolia montre finalement ses vraies couleurs concernant le forage de Bourque. Après avoir nié ses intentions, l’entreprise avoue maintenant souhaiter introduire la fracturation pour extraire les hydrocarbures de manière commerciale dans les réservoirs non-conventionnels de Bourque. La pétrolière affirme que les travaux de l’été dernier ont “indiqué que le réservoir a une faible perméabilité ce qui exigera certains travaux supplémentaires pour permettre une production économique. Il faut rappeler que plus de 80 % des nouveaux puits au Canada sont complétés par stimulation hydraulique.” Devant cette nouvelle, les membres de Tache d’huile et d’Environnement Vert Plus (EVP) sont particulièrement inquièt-e-s alors que la fracturation est maintenant interdite dans plusieurs juridictions à travers le monde. Les membres des deux regroupements sont par ailleurs sceptiques quant à l’aspect nouveau de cette décision.

La fracturation a été interdite en France, en Allemagne et dans plusieurs états Américains en raison de ses risques pour la santé des humains et pour les écosystèmes. “La fracturation a démontré sa dangerosité à tous les niveaux, du tremblement de terre au réchauffement climatique, en passant par l’empoisonnement des nappes phréatiques et des cours d’eau. Du point de vue économique, on parle de 300G$, juste pour colmater les puits abandonnés en Alberta. Or, si c’est inacceptable pour Anticosti et dans plusieurs pays du monde, qu’est-ce qui justifie que ce soit acceptable pour la Gaspésie?” explique Nastassia Williams, du Mouvement Tache d’Huile.

Les membres de Tache d’huile et de EVP sont aussi intrigués par la légèreté avec laquelle Pétrolia passe d’un discours sur du gaz conventionnel à l’étude d’un programme de «stimulation», lequel ne peut s’appliquer que sur un réservoir non-conventionnel. Selon un rapport du California Council on science & technologies qui vulgarise les pratiques de l’industrie, “Il y a des variations plus grandes dans les configurations de coffrage et de cimentation utilisés pour les puits horizontaux [que pour les puits verticaux]. Cette variation est en partie conduite par l’approche de fracturation hydraulique utilisée.” Une pétrolière doit donc savoir si elle envisage la fracturation hydraulique avant de procéder à la construction de son puits horizontal. Conséquemment, Pétrolia sait depuis au moins la fin de l’élaboration du programme de forage horizontal à Bourque qu’ils devront fracturer pour y extraire le gaz de manière rentable.

Or, si on se fie à la porte-parole de Ressource Québec, Chantal Corbeil, le gouvernement met de l’argent en Gaspésie parce que, à la différence des forages d’Anticosti, il s’agit d’hydrocarbures conventionnels. “Ou bien la porte-parole de Ressource Québec a menti en disant financer un projet exempt de fracturation, ou bien Pétrolia a menti à son partenaire Ressource Québec pour obtenir du financement. Dans un cas comme dans l’autre, c’est extrêmement grave, et les autorités compétentes doivent enquêter sur la question” explique M. Bergeron.

Finalement, Tache d’huile et EVP souhaitent rappeler au Ministre Arcand son engagement du 17 janvier 2017 à l’effet que Pétrolia allait devoir se soumettre à un BAPE pour entrer en production. “Les travaux doivent cesser immédiatement. Un comité de suivi local composé de 5 personnes triées sur le volet ne constitue pas un processus de consultation valide, surtout lorsqu’il est question de fracturer.” conclut Mme Williams.

Contact:

Pascal Bergeron, porte-parole Environnement Vert Plus : 581-886-1189
Nastassia Williams, porte-parole Tache d’Huile : 581-887-5061

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Le mouvement Tache d’huile réunit des gens qui ont à cœur le respect des écosystèmes et des communautés de la péninsule. Solidaire des organisations similaires dans le golfe du Saint-Laurent, aux Îles-de-la-Madeleine et à Anticosti, Tache d’huile informe et mobilise sur le dossier des hydrocarbures en Gaspésie. Le mouvement demande la suspension immédiate des travaux ainsi que des consultations valables sur le développement de cette filière dans la péninsule.

Environnement Vert Plus vise les projets industriels qui rejettent des polluants sur le territoire gaspésien. Le groupe publie de l’information dédié au grand public, aux militants environnementaux et aux pouvoirs en place. Il organise aussi des actions pour arrêter les situations problématique qui pourraient causer des dégâts irréversibles, en particulier dans la Baie-des-Chaleurs.