Le ministre D’amour est un poltron corrompu

Ci-bas, le communiqué émis par la Marche des Peuples au lendemain de l’annonce libérale perturbée, le 20 juin 2016. Remarquez sur la photo l’absence totale de sac à dos sur les épaules des participantEs!

Vous pouvez écouter la nouvelle que Radio-Canada en a fait le jour même :

 

Le ministre D’amour est un poltron corrompu

Gespeg, territoire Mi’gmaq, 21 juin 2016

 Lundi matin, une quarantaine de participant.e.s de la Marche des Peuples pour la Terre-Mère, se sont déplacé.e.s au Musée de la Gaspésie, à Gaspé, pour aller parler des investissements publics des libéraux dans l’industrie pétrolière avec le ministre libéral chargé de la stratégie maritime, Jean D’Amour. Sur les ondes de Radio-Canada, Est du Québec, au Téléjournal de 18 heures, le ministre a affirmé qu’il n’avait pu se présenter devant les militant.e.s car ceux-ci avaient des sacs à dos en leur possession, et qu’il était impossible pour lui d’en connaître le contenu, ce qui aurait pu représenter une menace à sa sécurité.

« Le ministre ment! Nous avions tous et toutes laissé nos sacs à dos à notre campement, à la salle de l’âge d’Or, à 30 secondes à pieds de là! On s’était entendu pour que personne n’apporte de sac à dos, précisément pour des raisons de sécurité», explique Émilie Laliberté, une marcheuse présente lors de la perturbation. Les images captées par Radio-Canada montrent d’ailleurs que personne de la marche ne portait de sac à dos à la sortie de la conférence de presse. «Le ministre se cache. Il a peur d’affronter les gens du peuples qui venaient le questionner sur la corruption de son gouvernement» renchérit Isabel Doré, une autre marcheuse.

On comprendra pourquoi le ministre a refusé de se présenter devant la foule. En 2009, Jean D’amour a plaidé coupable à une infraction à la loi sur le lobbyisme. Rappelons qu’à l’époque Jean D’amour cumulait simultanément le titre de président du parti Libéral du Québec et de directeur du développement des affaires pour la firme de génie-conseil BPR,[1] dans un contexte où les enveloppes brunes circulaient allègrement dans les officines libérales. L’annonce de 125000$ d’hier, un montant somme toute relativement petit pour qu’un ministre se déplace, visait un plan de développement pour le port de Gaspé, un contrat qui sera accordé à une firme de génie conseil.

«Comment peut-on croire au bon gouvernement actuel du parti Libéral du Québec? C’est le même homme qui profitait de sa position d’influence pour passer des contrats et grimper les échelons du parti. En devenant ministre, il serait d’un coup blanc comme neige?!» s’indigne Alex Brunet, de la Marche des peuples pour la Terre Mère.

Or, les marcheurs et les marcheuses auraient bien aimé questionner le ministre D’Amour sur les généreuses contributions de l’actuel gouvernement au développement pétrolier en Gaspésie. On annonçait 8,5M$ supplémentaire à Bourque la semaine dernière, en plus du 3,8M$ qu’ils avaient déjà mis l’automne dernier.[2] Tous ces investissements portent à 12,3M$ le montant investis en moins d’un an par Ressource Québec dans la coentreprise qui gère le développement gazier à Bourque, pour 44% des actions. Ce montant s’ajoute à la participation de Ressources Québec dans Pétrolia dont elle est le principal actionnaire, avec 16,29% des actions.[3]

«On injecte massivement des fonds publics dans le développement gazier en Gaspésie, sans consultation publique. Or, ce sont tous les contribuables du Québec qui paieront la note quand ces investissements se transformeront en pure perte. Même dans le cadre de l’ÉES du gouvernement du Québec, aucune étude de rentabilité n’a été faite sur la filière hydrocarbure au Bas-St-Laurent et en Gaspésie[4], et on injecte des dizaines de millions de $ sur la base des promesses de l’industrie!» s’indigne Pascal Bergeron, porte-parole EVP.

«C’est aussi toute la population du Québec qui paiera la note lorsque ce sera le temps de faire le ménage après le passage d’une industrie hyper polluante!» renchérit Jeanne Beauchamp, co-porte-parole de la marche. On se rappellera que l’industrie du gaz et du pétrole de schiste connaît en ce moment des déboires historiques aux États-Unis, avec les faillites qui se multiplient.[5]

Dans ce contexte, on comprend pourquoi le ministre a voulu se cacher derrière le faux semblant des sacs à dos pour ne pas se présenter devant les militants.

Pour davantage d’informations :

Marche des Peuples pour la Terre-Mère

418-355-8287

Marchedespeuples.org

[1] voir le reportage de Radio-Canada : http://ici.radio-canada.ca/emissions/la_facture/2009-2010/Reportage.asp?idDoc=98372; http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201002/02/01-945526-le-depute-jean-damour-plaide-coupable.php

[2] http://www.investquebec.com/quebec/fr/salle-de-presse/communiques/Un-grand-projet-pour-la-Gaspesie-et-tout-le-Quebec-6-5-millions-de-dollars-pour-l-exploration-du-gaz-naturel.html

[3] http://www.investquebec.com/quebec/fr/salle-de-presse/communiques/Ressources-Quebec-conclu-un-placement-prive-dans-Petrolia-Inc.html

[4] l’étude Scénarios sommaires de production d’hydrocarbures par bassin géologique du chantier économie a été annulée : http://hydrocarbures.gouv.qc.ca/EES-plan-acquisition-connaissances.asp#filtrer

[5] http://www.reuters.com/article/us-usa-shale-telecoms-idUSKCN0XV07V