Bilan de la manifestation du 26 septembre 2016 devant/dans les bureaux du MDDELCC à Ste-Anne-des-Monts

 

Nous avons tenu un petit rassemblement devant les bureaux du ministère du développement ce matin. Le directeur régional adjoint, Yan Larouche, nous a accueilli dans la salle de conférence du ministère. Quelques points à retenir de notre entretien (les propos entre guillemets correspondent à peu près à ce qu’il a dit) :

  1. «Il n’y a pas de problème avec les projets approuvés. Tous ont suivi le processus requis par la loi et les règlements. Les analystes du ministère ont des exigences supplémentaires lorsque certains points ne sont pas prévus par les directives gouvernementales. Les lois et les règlements appliquent des standards appropriés de protection de l’environnement. On doit permettre un peu de pollution. On ne peut pas faire d’omelette sans casser des oeufs.» On revient à l’impératif de faire des omelettes, i.e. d’accepter des projets industriels lourds pour créer des emplois, quitte à tout détruire, mais à petit feu.
  2. Celui qui a coupé le dernier arbre sur l’Île de Pacques devait vivre dans le même genre de schème de pensée circulaire : «Nous avons toujours coupé du bois pour vivre. On ne peut pas faire de feu sans couper du bois. On ne peut pas cuire une omelette sans faire du feu. Le règlement amélioré de préservation de la forêt permet de couper 3 arbres par an. On peut sans problème couper le dernier arbre. Il n’y aura pas d’impact sur l’environnement.» Le MDDELCC aurait sans doute signé une autorisation!
  3. Corollaire concret de la bouche du directeur : «Le règlement prévoit des puits d’observation à proximité des forages. Pétrolia a des puits d’observation à proximité des forages Haldimand 1 et 2. Il n’y a pas de contamination dans ces puits. Les forages de Haldimand ne contaminent pas l’eau potable.» Et les forages horizontaux, qui pourraient générer de la contamination dans des puits loin du forage? «…» (Pas de réponse valide.)
  4. «Si nous ne sommes pas d’accord avec les règlements et les lois, il faut aller voir le législateur. On considérera notre opinion et on l’intégrera dans le contenu des lois.» (On se souviendra par exemple de l’intervention du collectif scientifique du RVHQ dans le dossier du règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection. Le collectif décriait des marges de protection faites sur mesure pour l’industrie, absolument insuffisantes pour la protection de l’eau. Le gouvernement n’a dans ce cas pas écouté les scientifiques les mieux appuyés dans le dossier!) «D’ailleurs, le ministère révise en ce moment le processus de consultation et nous pourrions [perdre notre temps à] émettre des commentaires pour améliorer le processus.»
  5.  Yan Larouche offre de rencontrer, avec des analystes du ministère qui ont touché à chaque projet, des équipes qui auraient des questions précises sur l’un ou l’autre de ces projets. On pourrait formuler un ordre du jour et poser des questions aux spécialistes quant à des aspects précis. Nous n’avons aucune garantie que nous aurons des réponses satisfaisantes, mais ça pourrait valoir la peine d’essayer : une sorte de consultation publique mais pas de public. Une partie des gens présents ce matin semblaient vouloir explorer le cas de la mine Orbit à Cap-Chat. Les coordonnées de Yan Larouche, pour les gens intéressés : 418.763.3301 #256 yan.larouche@mddelcc.gouv.qc.ca

Le dépliant que nous avons distribué en vue de l’action de ce matin :

flyer-7-projets-industriels-trash-en-gaspesie

Le texte du dépliant ci-bas :

7 projets industriels trash en Gaspésie

= à mettre aux poubelles

Le développement industriel de la Gaspésie s’accélère à un rythme insoupçonné. Présentement, pas moins de 7 projets industriels de grande envergure se construisent et menacent la région :

  1. Murdochville : Les forages se multiplient à Bourque, le nouveau Dakota du Mord.
  2. Gaspé (Galt) : Junex, a déjà foré 4 puits à 20km à l’est de Gaspé, et vise l’exploitation sans consultation.
  3. Gaspé (Tugliq) : La compagnie vient d’annoncer un projet de pipeline de 60 km et une barge de liquéfaction dans la Baie de Gaspé.
  4. Gaspé (Haldimand) : Pétrolia veut «stimuler» (fracking, etc) les puits 1 et 2, en vue de débuter l’extraction plus intensive du gisement.
  5. Port-Daniel : La construction de la cimenterie avance, les opérations et les premières expéditions devant débuter hiver 2017.
  6. Belledune : un port pétrolier qui amènera 2 trains de pétrole PAR JOUR à travers la vallée de la Matapédia.
  7. Cap-Chat : Orbit ira de l’avant avec la production d’aluminium et de terres rares (ces métaux réactifs extrêmement polluants à raffiner) dès le mois d’octobre.

Consultation publique inexistante

Aucun de ces projets n’a passé le filtre d’une consultation publique. On faisait des BAPEs pour des projets d’éolienne jadis, on n’en fait plus pour injecter des produits radioactifs dans le sous-sol, transporter des matières explosives sur nos rails, expulser des métaux lourds d’une cheminée!!!

Ministère de l’Environnement bidon

Un ministère du Développement Durable qui approuve n’importe quel projet de développement industriel. Un ministère de la Lutte aux Changements Climatique qui promeut les projets pétroliers émetteurs de GES.

En tant que préposé au développement pétrolier, selon la nouvelle loi 106 ou le règlement pour la promotion des entreprises pétrolières (RPEP), le Ministère du DDELCC oublie sa mission première de… protéger l’environnement. Il applique les «normes», décrites dans les «lois». S’assurer de ne pas divulguer l’information fournie par le promoteur, garder secrète les communications sur la composition des combustibles, sur les fluides de fracturations… créer un climat propice aux investissements quoi!