Des groupes somment le fédéral de ne pas financer de projet de GNL et de reculer sur l’entente pour approvisionner l’Allemagne

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23 mars 2021

MONTRÉAL – La Fondation Coule pas chez nous et Greenpeace Canada demandent au gouvernement Trudeau de rejeter la demande de financement de 925 millions de dollars présentée récemment par Pieridae pour son projet d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) en Nouvelle-Écosse. Les groupes demandent également au gouvernement de s’abstenir de négocier une entente commerciale qui ferait du Canada un fournisseur de GNL pour l’Allemagne. Ces demandes sont faites dans la foulée de l’annonce d’un partenariat énergétique entre le Canada et l’Allemagne qui ont qualifié le GNL d’«énergie propre» alors que le Canada souhaite approvisionner l’Allemagne.   

La semaine dernière, le Canada a signé une entente de principe avec l’Allemagne pour devenir un fournisseur énergétique en hydrogène (vert, bleu, gris) et en méthane fossile. Selon un article de Reuters, le Canada et l’Allemagne ont «déclaré que la liquéfaction du gaz canadien en vue de son exportation sous forme de GNL pour une regazéification en Allemagne pourrait également faire partie de la coopération, le gaz servant alors de « technologie de transition » vers l’hydrogène, où le projet de terminal GNL de Goldboro sur la côte Est du Canada pourrait entrer en jeu.»

Ces déclarations surviennent au moment où la compagnie Pieridae tente d’obtenir un financement de 925M$ du gouvernement fédéral pour aider le démarrage de son projet de terminal à Goldboro, en Nouvelle-Écosse. Ce terminal serait approvisionné via un nouveau pipeline gazier dans l’axe Montréal-Portland, lequel bénéficierait de la subvention fédérale. Selon le registre des lobbyistes fédéral, depuis mai 2020 près d’une vingtaine de communications ont eu lieu entre des représentants de Pieridae et divers ministères fédéraux, notamment Finances Canada et Innovation, Sciences et Développement économique Canada, deux ministères au coeur du financement des projets pétro-gaziers de l’ouest albertain. Selon le registre des lobbyistes, Pieridae vise l’obtention d’une aide fédérale pour la construction de son terminal

«L’exportation de méthane fossile est absolument incompatible avec l’atténuation de la catastrophe climatique planétaire. On prétend souvent que ce méthane pourrait servir de combustible de transition, mais même le président de Pieridae dit ouvertement que l’exportation de son GNL en Allemagne ne servirait en aucun cas à remplacer du charbon. Il servirait plutôt à remplacer des approvisionnements existants de méthane fossile – ces derniers moins nocifs pour le climat puisque n’ayant pas subi une très énergivore liquéfaction», explique Pascal Bergeron, porte-parole d’Environnement Vert Plus et président du CA de la Fondation Coule pas chez Nous.

«Le gouvernement Trudeau doit cesser d’approuver et de financer des projets d’extraction, de transport et d’exportation des combustibles fossiles et proposer plutôt des solutions pour une relance juste et verte. Financer Pieridae et le projet Goldboro aggraverait la crise climatique et serait une véritable trahison de l’Accord de Paris alors que le gouvernement devrait plutôt créer des emplois verts et aider les travailleurs et les communautés à faire la transition vers les énergies renouvelables», ajoute Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada. 

Ces récents développements soulèvent également l’indignation des groupes alors que l’opposition au projet GNL Québec ne cessent de prendre de l’ampleur et que l’acceptabilité sociale n’est clairement pas au rendez-vous pour ce projet. 

Selon le document de présentation de la compagnie divulgué par The Halifax Examiner, la demande de 925 M$ «est divisée en segments, comprenant le soutien à la modernisation des pipelines gaziers nécessaires au transport du gaz naturel de l’Alberta vers l’installation de GNL».  Le tracé pipelinier nécessaire aux opérations de la compagnie est illustré par la carte ci-contre, tirée de documents internes de Pieridae. Entre Montréal et Portland, la compagnie prévoit devoir accroître la capacité pipelinière pour transporter les 800 millions de pieds cubes par jour (MMCF/d) de méthane fossile nécessaires à l’approvisionnement du premier train de liquéfaction du terminal. Pour les informations sur la capacité actuelle d’environ 300 MMCF/d, voir le site de la Régie de l’Énergie du Canada

Le tracé pipelinier prévu par Pieridae pour acheminer son gaz de l’Alberta à la Nouvelle-Écosse. En bleu : le Trans-Québec & Maritimes, détenu conjointement par TransCanada et Énergir, fonctionne déjà à pleine capacité dans sa section entre Montréal et la frontière américaine.

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Pour plus d’informations, contactez :

Pascal Bergeron, porte-parole Environnement Vert Plus et président du CA de la Fondation Coule pas chez Nous

comm.evp@gmail.com

581.886.1189 *** pas de textos ***

Patrick Bonin, Responsable de la campagne Climat-Énergie, Greenpeace Canada

pbonin@greenpeace.org

514-594-1221