(Reprise du communiqué du 5 décembre 2016)
Une tournée succincte des puits abandonnés dans le secteur de Gaspé nous a permis de trouver et visiter une dizaine de sites de forage d’hydrocarbure plus ou moins anciens. De ce nombre, nous avons pu constater des indices de fuites dans 4 de ces secteurs.
1- Au bout de la rue Toundra, sur le site du puits C036. Les ministères de l’environnement et de l’énergie savent depuis longtemps qu’il y a du méthane qui se dégage du puits no2 de la Petroleum Oil Trust, foré en 1890, et tardent à régler le problème. (fichier e.mov)
2- Sur le site du forage Le Ber#1 de Pétrolia. À quelques dizaines de mètres du puits foré par Pétrolia en 2005, le puits no 2 de la Continental Petroleums Ltd., foré en 1944, perd aujourd’hui du méthane en continu. “Comment se fait-il qu’on autorise des forages sur un site sans avoir préalablement réglé les fuites des anciens puits?” commente Pascal Bergeron, porte-parole d’Environnement Vert Plus. (fichier c.mov)
3- Nous avons trouvé un autre puits d’où s’écoule librement du pétrole en continu. La fuite se répand dans un ruisseau. (fichier a.mov) Pendant ce temps, le ministère autorise de nouveaux forages à proximité de rivières à saumon : un à la tête de la Matapédia, un autre à moins d’un km de la Mitis. On continue ici à autoriser des forages près des cours d’eau alors que le ministère démontre son incapacité à régler les problèmes que l’industrie a déjà laissés.
4- Deux puits se situent maintenant dans un secteur inondé par un barrage de castor, pendant qu’une forte odeur de méthane se dégage à cet endroit. « Combien ça va coûter pour colmater cette brèche? Combien de temps ça va durer? Prend-on les précautions nécessaires en délivrant les nouvelles autorisations pour empêcher que les nouveaux puits soient forés dans des secteurs inondables?
Rappelons que, selon les dernières données du ministère, 15 des 42 puits forés en Gaspésie avant 1900 ne sont pas fermés définitivement. Le gouvernement, avec la loi 106, limite à 10 ans la responsabilité des pétrolières après la fermeture définitive du puits. Ainsi, il s’assure de générer des impacts qui coûteront plus chers que les redevances versées par les pétrolières.
Sommes-nous prêts à compromettre des emplois dans des secteurs durables pour une exploitation qui va durer tout au plus quelques décennies? En attendant que l’industrie et le gouvernement agissent de manière responsable pour réparer les dégâts du passé et répondent à nos questions dans le contexte d’un BAPE, nous demandons toujours l’arrêt des travaux, incluant le blocage du bail d’exploitation demandé par Junex.