Nouvelle, 30 mars 2022 – Environnement Vert Plus demande un moratoire sur les coupes forestières dans l’aire de répartition du caribou de la Gaspésie. Selon le plan de rétablissement, “l’altération et la perte d’habitat par l’exploitation forestière sont reconnues comme étant les causes ultimes du déclin du caribou”. Or, le ministère des coupes forestières prévoit toujours des coupes rases sur d’immenses superficies dans son aire de répartition.
Selon le Plan de rétablissement de la population de caribous (Rangifer tarandus caribou) de la Gaspésie — 2019-2029 : « Aujourd’hui, la répartition du caribou de la Gaspésie est toujours essentiellement concentrée sur les plus hauts plateaux du parc national de la Gaspésie. Ils se trouvent surtout en périphérie des monts Chic-Chocs, auxquels les monts Albert et Logan font partie, et des monts McGerrigle, qui comprennent les monts Jacques-Cartier et Vallières-de-Saint-Réal, ainsi que dans une zone d’environ dix kilomètres autour de ce parc. » Le Plan de rétablissement nomme “aire de répartition du caribou de la Gaspésie” cette aire comprenant une zone tampon de dix kilomètres autour du parc national de la Gaspésie. L’aire de répartition se distingue de l’habitat essentiel du caribou tel que défini par Environnement Canada : « L’habitat essentiel du Caribou de la Gaspésie tel que définipar environnement Canada se trouve dans sa presque totalité dans le Parc National de la Gaspésie dans lequel il n’y a pas d’aménagement forestier par le MFFP. » On voit la différence dans la carte ci-bas, la première étant délimitée par la ligne tiretée noire et blanche, le second par la ligne noire pleine.
Coupes passées et prévues
Les coupes des dernières décennies dans l’aire de répartition sont la première cause du déclin du caribou. Que reste-t-il des vieilles forêts, l’habitat hivernal du caribou, quand une forte proportion du territoire a été rasée au cours des 45 dernières années?
Or, le MFFP prévoit toujours des coupes majeures dans l’aire de répartition. Dans l’unité d’aménagement 11263, pour l’année à venir, les coupes prévues sont en vert moutarde sur la carte ci-dessous. Les taches rouges sont les chemins additionnels prévus :
Consultations viciées
Il ne peut y avoir de consultations valides si, pendant ce temps, on poursuit les coupes rases dans l’aire de répartition.
Environnement Vert Plus demande l’arrêt des coupes et des aménagements de chemins forestiers tant qu’il n’y aura pas de consultations adéquates sur les moyens à déployer pour assurer la survie du caribou.
La population de la Baie-des-Chaleurs se sent hautement concernée par la survie du caribou. Une grande partie de l’aire de répartition du caribou se trouve dans l’unité d’aménagement du sud de la Gaspésie, et la population locale fréquente énormément le parc de la Gaspésie et ses environs. Pendant que la SÉPAQ limite les activités de plein air pour préserver des zones où on retrouve du caribou, l’industrie rase des sommets de montagne dans ces mêmes secteurs. La situation suscite de la grogne chez les glisseurs et les randonneuses.
Environnement Vert Plus demande donc que la Commission “indépendante” sur les caribous forestiers et montagnards tienne une audience dans la Baie-des-Chaleurs. La Commission prévoit pour l’instant une seule audience pour la Gaspésie, à Ste-Anne-des-Monts, le 12 avril.
Notes sur les coupes prévues dans l’aire de répartition
En vert moutarde sur les cartes, on voit des coupes de « régénération ». Selon le MFFP, une coupe de régénération : « Consiste à prélever la majorité des arbres de diamètre commercial et mature dans le but de régénérer la forêt. » Pour une illustration d’un type de coupe de régénération, voir l’image ci-bas tiré du document du ministère en lien ici. « La coupe avec protection de la régénération et des sols ressemble à l’ancienne coupe à blanc mais en y regardant de plus près on voit un peu partout des jeunes pousses. Dans une CPRS, on coupe tous les arbres adultes de plus de 10 cm », juste assez gros pour sortir un 2” x 3”. En gros, c’est une coupe à blanc de laquelle on a enlevé l’étape du bulldozer. L’état pitoyable du milieu de vie du Caribou nécessite un redressement d’urgence des plus rigoureux. Le type de coupe en usage présentement est absolument incompatible avec la survie de notre espèce emblématique.