Puits de la rue Tundra : confirmation de l’impuissance du MERN face aux fuites des puits à l’abandon

Puits abandonnés en Gaspésie : incapable de résoudre le problème des puits à l’abandon qui fuient, le Ministère de l’Énergie et des Ressources Naturelles poursuit tout de même l’émission de permis pour de nouveaux forages

Vendredi, 16 juin 2017 : Les informations obtenues via la loi sur l’accès à l’information confirment que le Ministère de l’énergie et des ressources naturelles (MERN) ne peut empêcher les puits abandonnés de rejeter du pétrole et du gaz dans l’environnement. Chaque nouveau permis de forage émis revient donc à cautionner de nouveaux rejets par l’industrie. Conséquemment, Environnement Vert Plus (EVP) et Tache d’huile réclament que le MERN cesse d’émettre des permis de forage jusqu’à ce qu’il prouve qu’il peut garantir un processus d’abandon de puits sans fuite.

En somme :

  • Les forages créent des voies de remontée préférentielle d’hydrocarbure. Les coffrages des puits, faits d’acier et de béton, se dégradent en contact avec la salinité du sous-sol. Avec le temps, tous les puits qui touchent à un réservoir d’hydrocarbure vont fuir.

  • En 1999, le ministère a coupé la tête du puits et l’a enfouie. Aujourd’hui, avec les erreurs dans le système de localisation, le MERN pourra prétendre que chaque fuite est une résurgence naturelle, comme l’a fait son inspecteur dans son rapport de 2016.

  • L’évolution de la présence de gaz dans l’air sur 4 ans laisse penser que la fuite va en augmentant.

  • Le ministère n’a pas les moyens ni les connaissances nécessaires pour corriger le problème. En 4 ans, il n’a même pas posé la clôture pour sécuriser ce site.

  • À terme, la prise en charge des puits abandonnés coûtera des milliards à l’État, bien au-delà de la somme des retombées et des redevances de l’industrie pétrolière. En Alberta, les dommages sont actuellement estimés à 300G$.

  • C’est l’actuel président et chef de la direction de Junex, Jean-Yves Lavoie, qui a supervisé la fermeture du puits de la rue Tundra! Comment lui faire confiance dans les forages qu’il opère présentement à Galt?

  • La Gaspésie recelle beaucoup de puits à l’abandon qui fuient. Le ministère et l’industrie disposent d’un terrain de jeux incroyable pour se pratiquer avant d’en forer de nouveaux.

  • Un puits horizontal va générer une contamination beaucoup plus importante, en raison de la plus grande superficie de réservoir auquel il touche. La fracturation va encore augmenter cette superficie.

Rappelons dans ce contexte que la population locale qui vit avec ces contaminations n’a jamais été consultée sur le fait de subir les conséquences de ces choix de développement douteux. Nastassia Williams, porte-parole de Tache d’Huile, explique: « On s’entend que la population de la région vit avec les conséquences environnementales des puits qui fuient et de ceux qui fuiront dans les prochaines décennies. La base c’est qu’ils et elles puissent être consulté, c’est quand même leurs conditions de subsistance. Et quand on parle de consultation valable, on doit avoir la possibilité de dire non. »

Documents complémentaires :

Notre présentation à propos de ce puits  : partie 1 et partie 2

Le rapport complet obtenu en accès à l’information

L’article du journal Le Soleil

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Environnement Vert Plus vise les projets industriels qui rejettent des polluants sur le territoire gaspésien : pétrole et gaz, cimenterie de Port-Daniel, dépotoir, etc. Le groupe publie de l’information dédié au grand public, aux militants environnementaux et aux pouvoirs en place. Il organise aussi des actions pour arrêter les situations problématique qui pourraient causer des dégâts irréversibles, en particulier, mais pas exclusivement, dans la Baie-des-Chaleurs.

Le mouvement Tache d’huile réunit des gens qui ont à cœur le respect des écosystèmes et des communautés de la péninsule. Solidaire des organisations similaires dans le golfe du Saint-Laurent, aux Îles-de-la-Madeleine et à Anticosti, Tache d’huile informe et mobilise sur le dossier des hydrocarbures en Gaspésie. Conscient des dangers encourus, le mouvement demande la suspension immédiate des travaux ainsi que des consultations valables sur le développement de cette filière dans la péninsule.

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