Carleton-sur-mer, 24 novembre 2016 – Ce matin à 9h30, la directrice des communications de la cimenterie de la famille Beaudoin annonçait l’arrivée du premier vraquier à leur terminal maritime vers 15h. « C’est un triste jour pour la démocratie en Gaspésie. L’absence de consultations publiques valables entache toujours et de manière durable la construction et la mise en service de l’usine. » note Pascal Bergeron, porte-parole d’Environnement Vert Plus.
Beaucoup de nos demandes d’information demeurent toujours sans réponse. Lors de notre rencontre avec la direction, celle-ci s’est contentée de nous donner une composition générique du coke de pétrole, avec 95% de combustible et 5% d’autres composés, dont certains volatils, comme le plomb. La direction a promis de nous revenir avec la teneur en métaux lourds de ces 5% d’autres composés, au cœur de la question, mais nous n’avons reçu aucune réponse plus d’un mois plus tard. « On nous a dit que les cendres iront dans le ciment. La cimenterie en crachera selon nos calculs 235 tonnes par année, de la poussière de ciment. Est-ce qu’on peut savoir ce qu’il y aura dans cette poussière avant que l’usine commence à l’émettre? »
La direction provinciale du ministère de l’environnement refuse aussi de nous transmettre la composition du coke de pétrole qui alimentera les opérations de la cimenterie, parce qu’il y a encore des demandes de certificat d’autorisation en analyse. Parmi celle-ci, la demande pour l’exploitation de la cimenterie et du terminal maritime et celle pour l’installation de traitement des eaux de procédé. « Autrement dit, la cimenterie n’a qu’un permis temporaire pour opérer. Comment peut-on nous dire qu’elle n’avait pas besoin de BAPE, qu’elle avait un droit acquis sur toutes les autorisations requises? Au jour d’hui, au jour de la première livraison de matériel en vrac, la cimenterie ne les a toujours pas. »
Le ministère de l’environnement, dans son processus d’autorisation, peut exiger des installations supplémentaires ou des modifications aux infrastructures. Le certificat d’autorisation pour l’exploitation de la carrière renferme par exemple des données sur le nombre de sautages que l’entreprise peut effectuer par semaine. « Comment se fait-il que la compagnie ait débuté les travaux avant de savoir tout ce que le ministère exigerait en terme d’infrastructure? Pourquoi le gouvernement a-t-il complété le financement avant que la compagnie n’obtienne toutes les autorisations nécessaires? Comment s’étonner alors des dépassements de coûts de cet été? Et surtout : comment parler d’un droit acquis sur les autorisations d’exploitation, qui aurait permis de contourner le BAPE, alors que les dites autorisations n’existaient pas à l’origine. »
Pour consulter le registre des autorisations environnementales du MDDELCC : http://www.registres.mddelcc.gouv.qc.ca/includes/registre5a.asp
Contacts :
Pascal Bergeron, porte-parole, Environnement Vert Plus
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