La carte des distances séparatrices émise par le MERN est fausse

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Mise en garde à l’attention des élu.es de la Gaspésie :

La carte des distances séparatrices émise par le MERN est fausse

Camp de la rivière, 6 février 2018 : Environnement Vert Plus (EVP) demande aux élu.es régionaux de ne pas prendre pour acquis l’objectivité et l’exactitude de l’information présentée par le Ministère de l’Énergie et des Ressources Naturelles (MERN). La carte bricolée par le MERN pour montrer les distances séparatrices décrites dans ses règlements, que le ministre Moreau et sa suite de fonctionnaires ont présenté aux élu.es de la région le 10 novembre dernier dans une rencontre destinée à les rassurer, surestime le rayon de protection autour des résidences de la péninsule gaspésienne, en plus de contenir d’autres « erreurs », apportant un sentiment de fausse protection.

Nous avons obtenu la carte complète en vertu de la loi sur l’accès à l’information. En l’étudiant attentivement, on voit que presque chaque résidence est reconnaissable à un rond bleu violacé, pourtant réservé aux bâtiments institutionnels qui bénéficieraient d’un rayon de protection plus élevé (275 m des établissements de santé, de service de garde, etc.). Un rond mauve d’un rayon de 150m aurait plutôt dû indiquer l’emplacement de chaque résidence, si on se fie à la légende au bas de la carte, et aux règlements proposés, comme on le voit d’ailleurs dans le secteur de Galt. De plus, le cercle décrivant le rayon de protection des bâtiments institutionnels mesure, à l’échelle, environ 360m de rayon, soit 30% de plus que les 275m prescrits pour ce type de bâtiment, mais 140% de plus que les 150m prévus pour les bâtiments résidentiels! De manière générale, les rayons de protection illustrés sur la carte sont tous surestimés.

Découpage des zones de forage de Galt et de Haldimand, à partir de la carte émise par le MERN

Certaines maisons et édifices présents sur la carte n’existent tout simplement pas, tel qu’il appert en comparant cet autre extrait de la carte du MERN avec la vue satellitaire (à peu près toute la moitié nord est une zone forestière sans habitation).

Enfin, la carte ne prend pas en compte les distances séparatrices exigées dans le RPEP pour les puits d’eau potable, même si elle tient compte des zones inondables énoncées dans ce règlement.

« C’est quand même incroyable que le ministère ait présenté une carte aussi erronée aux élu.es de la région. Est-ce que les élu.es vont continuer à se référer au ministère comme à une source objective d’information sur les hydrocarbures?” demande Pascal Bergeron, porte-parole d’Environnement Vert Plus. Daniel Côté et Délisca Ritchie-Roussy ont répété à plusieurs reprises qu’ils n’allaient pas demander de consultation publique sur les projets en Gaspésie avant d’obtenir une rencontre avec le ministère. “Lors d’un BAPE la population pourrait questionner la soi-disant expertise du ministère, ce qui éclairerait les élu.es sur la justesse des propos des fonctionnaires et de leurs patron.nes. Une rencontre à huis-clos avec le ministère ne permet pas ce genre de questionnement. Cette carte vient renforcer les doutes que nous entretenions sur la compétence du ministre Moreau et de sa suite de fonctionnaires” explique le porte-parole.

“Répétons-le, sur cette carte, comme ailleurs au Québec, il suffit d’un seul hectare de libre pour mettre en branle un projet d’érection d’une plate-forme multi-puits. Chaque puits peut ensuite être l’objet de fracturations à fort volume” conclut le porte-parole.

La carte complète est disponible ici, en faible résolution.

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