Invitation à joindre le combat d’un apiculteur convaincu

« Sauvons les abeilles » : un livre qui prouve que l’écologie peut sauver les abeilles du désastre

Vous aimez le miel? Vous et vos enfants voulez en consommer encore longtemps? Vous apprécierez ce livre qui vient de paraître aux éditions Marcel Broquet.

Le monde des abeilles vous fascine et vous êtes attiré par l’apiculture, en Gaspésie notamment? Il vous faut accéder à cette mine de renseignements unique en son genre.

Vous êtes conscient des menaces qui pèsent vraiment sur ces insectes pollinisateurs essentiels et vous voulez mieux comprendre et agir pour assurer leur survie? Alors vous êtes le lecteur ou la lectrice cible des auteurs de cet ouvrage que sont John Forest, apiculteur autodidacte de Maria, et James McInnes, écologiste et essayiste. Un contenu passionnant, richement illustré et de lecture agréable et facile.

John Forest, apiculteur autodidacte et propriétaire avec sa famille d’une entreprise à succès « Le rucher des framboisiers », est bien connu dans la Baie des Chaleurs puisque lui et ses amies les abeilles butinent de nombreuses prairies débordantes de la flore locale gaspésienne sur une centaine de kilomètres de long de la côte de la Baie des Chaleurs. Avec un ami de longue date, James McInnes, il vient de publier « Sauvons les abeilles. L’apiculture au nord du 48e parallèle ». dans lequel il fait preuve d’une très grande générosité en dévoilant la quintessence de son savoir acquis depuis bientôt quarante ans. Tout y est : l’abeille et son monde fascinant, l’art de conduire un rucher avec succès, le travail au quotidien d’un apiculteur et les nombreux défis auxquels il est confronté et tout, tout, tout sur le miel et ses sous-produits aussi bien gustatifs que médicinaux. À cela s’ajoutent au chapitre 5 une quarantaine de pages illustrées décrivant 38 plantes sauvages mellifères de la Baie des Chaleurs, les cultures de fruits, de plantes aromatiques, médicinales et même ornementales de la Gaspésie. Un joyau pour l’horticulteur amateur.

Un cri du cœur et un appel à tous

Cet ouvrage, qui est un essai et non un pamphlet, porte néanmoins un message tout au long de ses pages : un cri du cœur de passionnés de nature et d’écologie. Il est écrit, on le sait, dans un contexte où la vie est menacée partout sur la planète parce que les humains, portés par une idéologie dominante, défendent à corps perdu un mode de vie qui les mènent à leur perte. Cette citation de l’astrophysicien bien connu Hubert Reeves en page 205, l’illustre tout-à-fait : « Nous menons une guerre contre la nature. Si nous la gagnons, nous sommes perdus ». De nombreux indices le laissent croire hélas. En voici deux cités dans ce livre :

  • aujourd’hui les colonies d’abeilles disparaissent à un rythme effarant : chaque année, le tiers des ruches du monde entier meurt. En 2004, le varroa, un acarien destructeur d’abeilles, et l’effet combiné de l’herbicide Roundup et des OGM ont détruit 77% des ruches de John Forest. En 2013, 45% de ses ruches sont mortes. Or, il faut nous souvenir que 35% de nos productions agricoles au niveau mondial dépendent des abeilles et d’autres insectes butineurs pour leur pollinisation. Donc sans eux, pénuries et catastrophes alimentaires nous atteindraient tous;
  • les biologistes craignent qu’une sixième extinction de masse des espèces animales n’ait débuté : 25% des espèces animales sont disparues depuis 500 ans et selon de récentes évaluations, le phénomène du recul des populations animales s’est récemment accéléré avec la pollution, la surexploitation des ressources naturelles et la disparition des habitats.

Voilà pour le cri du cœur de « Sauvons les abeilles » dont le principal protagoniste, l’apiculteur John Forest, fait la démonstration tout au long de ces 200 pages que seule la culture biologique, donc sans OGM, étendue à toutes les productions horticoles, agricoles et animales, peut non seulement assurer la survie des abeilles mais aussi faire de la Gaspésie toute entière une zone exportatrice de produits alimentaires à valeur ajoutée. Un objectif gagnant-gagnant pour l’immense et belle région que nous habitons.

Pour que cet objectif soit autre chose que le rêve de quelques producteurs, il faut une prise de conscience collective et une action commune en faveur de la culture biologique. Aussi les auteurs de cet ouvrage lancent un APPEL À TOUS LES GASPÉSIENS ET GASPÉSIENNES en faveur d’une pétition pour « l’exclusion de plantes OGM et organismes génétiquement modifiés » en Gaspésie. Les maires de chaque municipalité feraient voter une résolution pour faire de chaque MRC (Bonaventure, Rocher Percé, Côte-de-Gaspé et Avignon) une ZONE SANS OGM comme l’a fait la MRC de la Haute-Gaspésie en 2013.

Plus les gens d’ici (ceux de la relève surtout) liront ce livre, plus ils en apprendront sur ce monde fascinant des abeilles mais surtout plus ils se convaincront du bien-fondé de ce « rêve » de John Forest pour son pays, la Gaspésie. Le temps presse mais nous en sommes capables tous ensemble.

Jean Forest, membre du groupe Environnement Vert Plus