827 millions de barils de rêve : l’étude indépendante de Sproule confirme l’absence de potentiel à Bourque

Camp de la rivière, 27 novembre 2017 : La semaine dernière, Pieridae Energy faisait l’annonce de 827 millions de barils d’hydrocarbure initialement en place dans les formations rocheuses de sa propriété de Bourque, mais omettait de mentionner que le même rapport parlait de 4M barils de pétrole récupérable1. Le rapport indépendant de la firme albertaine Sproule confirme la nécessité de fracturer pour exploiter le « gisement ». De plus, « toutes les ressources décrites dans le rapport (…) ont, dans l’opinion de Sproule, une probabilité faible de devenir un développement commercial. » (p.29)

Le 25 septembre 2017, Jean-François Belleau, porte-parole de Pétrolia, affirmait ne pas savoir s’il allait devoir fracturer à Bourque2. À ce moment, il avait déjà les données de perméabilité du gisement transmise à Sproule, de l’ordre de 0,01-0,02 microDarcy, et ce, depuis le premier forage à Bourque. Aucun gisement dans le monde n’opère sans fracturation avec des perméabilités inférieures à 0,1mD, soit 5 à 10 fois plus perméable.3 D’ailleurs, « le plan de développement proposé par la compagnie (Pétrolia) repose sur le développement par HMSF (Horizontal Multi-Stage Fracking). » (p. 26)

« Nous avons maintenant entre les mains les données concrète qui prouvent que Pétrolia a menti à toute la population depuis des années. » fustige Pascal Bergeron, porte-parole Environnement Vert Plus.

Sproule estime à 26% les chances d’extraire 16M barils de pétrole de Bourque. Au final, Pieridae ne sortirait que 4M barils de pétrole du « gisement » Bourque, (p. 18 et 29) soit 10-12 jours de la consommation québécoise : rien pour parler d’autonomie énergétique. « Pourquoi la compagnie parle-t-elle de 827M barils, si ce n’est pour faire mirroiter un rêve à tou.tes ceux et celles qui veulent encore y croire? Ne présenter que ce chiffre comme une bonne nouvelle en omettant toutes les conclusions défavorables du rapport est frauduleux. Les dirigeants de Pieridae agissent en escrocs en présentant les données de la sorte » continue le porte-parole.

Dans ce contexte, comment la mairesse de Murdochville peut-elle affirmer à l’agence QMI : « Le gouvernement a dit qu’il allait nous accompagner pour l’acceptabilité sociale. On savait qu’il y avait un fort potentiel et on réalise que c’est bon. »4 Rappelons que ni les groupes autochtones de la région, ni la population gaspésienne, ni la population de la province n’ont donné leur consentement à ce que le Québec s’engage dans la voie des hydrocarbures, encore moins de la fracturation. « Maintenant que Délisca a son étude indépendante entre les mains, va-t-elle encore nier que la compagnie va devoir recourir à la fracturation pour opérer le gisement?5 Comment Délisca peut-elle parler de la création potentielle de 100-150 emplois, d’où vient cette donnée? Est-ce que la mairesse de Murdochville a eu accès à un scénario de création d’emploi, et si oui, de quelle manière et peut-elle le rendre public? Ou bien parle-t-elle à travers son chapeau? » questionne le porte-parole.

Lors de la séance de novembre du conseil des maires, Environnement Vert Plus demandait encore à la MRC Côte-de-Gaspé de retirer son approbation au projet Bourque en attendant de mieux s’informer. Maintenant qu’un rapport indépendant corrobore ce que les élu.es ne voulaient pas croire venant de nous, la MRC va-t-elle s’opposer à la fracturation de plus d’une centaine de puits à la tête de 2 importantes rivières à saumon?

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Pascal Bergeron, porte-parole Environnement Vert Plus

1 Tous les numéros de page du communiqué réfèrent au rapport de Sproule, disponible à l’adresse suivante : http://environnementvertplus.org/rapport-sproule-bourque/